Sans titre #1, Collection Lambert, Avignon
Depuis le
24 octobre s’est ouvert l’exposition Sans
Titre #1, pour les 10 ans de la
Collection Lambert. Pendant 1 an, trois expos vont se succéder, présentant
chacune une époque dans la vie d’Yvon Lambert. Car oui, encore une fois, on
présente les fonds personnels de ce grand nom du marché de l’art. La première
est consacrée aux années 70-80,
quand Y.L. ouvre sa première galerie parisienne, rue de Seine en 1966, suivi de
celle de la rue de l’Echaudé en 1967 et enfin celle qui présentera Cy Twombly, rue
Grenier-Saint-Lazare dix ans plus tard.
Les œuvres présentaient ici sont d’une grande hétérogénéité. Il y a du Daniel Buren, mais également (et surtout) du Robert Combas. Des grands noms donc rejoint par une nouvelle génération « provinciale », du Suuud parmi Miquel Barcelo, Charles Blais, Loïc Le Goumellec. Le choc des générations et des cultures artistiques. Bing, ça saute aux yeux ! Et le tout est saupoudré d’une pointe de la génération graffiti newyorkaise puisque l’on découvre quelques (mais vraiment quelques !) œuvres de Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Louis Jammes. Et on se retrouve dans un schéma proche de l’exposition 5/5, Figuration libre France/USA organisée en 1984 par le musée d'Art Moderne de la Ville de Paris ! Ca fait bizarre. J’ai voulu en savoir un peu plus sur cette exposition, apparemment mythique et je suis tombée sur un article d’Otto Hahn, critique d’art pour le magazine l’Express dans le catalogue de l’exposition où il tente de définir les liens entre la figuration libre du côté français et du côté américain : « Mon intérêt pour les Américains, Jean-Michel Basquiat, Crash, Keith Haring, Kenny Scharf, et pour les Français Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas, Hervé Di Rosa, auxquels s'ajoutent les photographes Louis Jammes et Tseng Kwong Chi, ici regroupés sous le sigle de Figuration libre, vient de la vitalité joyeuse qui se dégage de leurs travaux. Alors que la peinture déborde d'attitudes nobles et de sentiments tragiques, le „puérilisme“ affiché des nouveaux venus donne le sentiment d'une libération. »
Keith Haring, Figuration Libre, France USA, ARC, MAM Paris 1984
Yvon
Lambert m’épate. Oui, encore une fois. Il est dingue. Comment fait-il pour
tomber toujours juste pour être capable depuis ses débuts d’avoir l’œil pour
les artistes qui feront les couvertures de Beaux Arts Magazine et de l’Oeil ?
Comment arrive-t-il à recréer des ambiances des années 80’s juste avec les
œuvres qu’il a déniché à cette période ? Comment fait-il pour toujours tomber
juste ?
Vraiment,
c’est une exposition à voir. Voir son travail de collectionneur dans les années
70-80’s permet de se rendre compte du génie de Y.L. Et aussi, du coup, de
découvrir de nouveaux artistes. Personnellement, j’avoue, je ne connaissais pas
Robert Combas (facile 1/3 des œuvres
présentées). Et j’ai adoré !!! La figuration libre était vraiment pour
moi un concept bien flou, il m’a fallu que je cherche sur Wikipedia
pour avoir une définition de la chose. Il est noté : « Peinture faite
de libertés elle parle de la société, de la violence, de la sexualité, de la
souffrance des gens, de leurs petits bonheurs, de leur petitesse, de leur
grandeur ». Voilà, ça c’est dit !
Mentions
spéciales pour trois œuvres en particulier, Greatest hit’s, au monde de combat règne en entrebor, où apparaît
d’ailleurs Yvon Lambert qui comme le souligne l’explication « fait le
cheval à poils et porte sur son dos son futur gendre… », Lettre d’amour en peintre et la Vierge Marie (pleine de grasse).
C’est
trop c*n, on ne trouve aucune reproduction sur le net, et il était interdit de
prendre des photos… - du coup, voici une sélection de ses œuvres, juste pour
voir et comprendre son style dont l’affiche de l’exposition 5/5 – celle avec le
chat.
Voilà,
voilà, comment j’occupe mon temps à Avignon ! (Ah oui, aussi mini-tour à
H&M, cool, il ne présentait pas la collection Jimmy Choo, donc j’ai pu y
entrer sans problème, et me faire offrir, une casquette en laine, et un bonnet
en poils synthétiques qui grattent un peu quand même. En tout cas, cet hiver,
je sors la tête couverte !).